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ENFORESTER

Le mot, et l’idée qu’elle recouvre est banale pour nommer le monde : on va dans la Nature, on protège la Nature, on profite d’un coin de Nature. L’usage et banal mais pas anodin. Je découvre que le mot « Nature » n’existe pas dans toutes les cultures. Dans certaines, il n’y a rien pour dire « ça c’est de la Nature » et « ça c’est moi ». 

J’essaie de me représenter le monde sans la « Nature ». J’en suis incapable. Je mesure à quel point nos relations aux autres animaux, à cette « Nature », à soi changeraient si on ne pouvait pas s’en distinguer. C’est ce vertige qui est à l’origine d’Enforester.

A partir de ce vertige, je m’intéresse aux histoires d’affût et de pistage. Je ne les pratiquant pas :  je suis donc allée à la rencontre de personnes qui en avaient l’habitude et ai commencé un collectage.

Extrait :

« Gonz fixe la boue entre ses pieds, il a failli marcher dessus. Une trace – deux griffes un sabot – qu’il prend en photo.

Sur mon écran d’ordinateur s’affiche la photo que Marilyn m’a envoyé quand je lui racontais cette histoire de trace. Deux griffes un sabot. c’est trop.

C’est trop pour Gonz.

Ces seulement traces qui font qu’on monte des murs là où il y a des sentiers tout droit vers la forêt. 

Il pleut.

La tête à la boue, la tête à imaginer quelle peau peut avoir ces traces, cette créature qui crée des murs. Et quand on a le tête à ça, on ne sent pas la pluie. »

Autrice-interprète : Solène Niess

Compositeur-interprète : Thomas Davail

Complicité à l’écriture : Nathalie Bondoux de la compagnie Cont’Animés

Complicité à la mise en scène : Camille Copigny

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